Elle grognait et faisait tout son pouvoir pour paraitre intimidante (chose à laquelle elle excellait, parole de Malefor), mais cela ne faisait pas effet à Blackswan, qui ne semblait plus hésiter à s’approcher. Il avait changé du tout au tout en très peu de temps. Cela ne rendait que plus furieuse encore la Générale dont le chagrin était maintenant refoulé, remplacé par une puissante frustration d’avoir perdu la personne qui pouvait lui être la plus chère, mais surtout de ne pas pouvoir la garder. Elle entendait les paroles de Blackswan, mais elle refusait le destin qu’il s’offrait. S’il rejoignait les rangs du Damné, cela deviendrait compliqué. Il n’était peut-être pas aussi puissant qu’elle, mais il n’en restait pas moins un Général qui avait trop de connaissances sur les actions de la Horde. Cela mettrait tous ses autres frères et sœurs, sans parler des autres créatures sous ses ordres, en danger. Alors qu’il s’approchait et collait presque son museau contre le sien, elle ne recula pas et soutint le regard avec aise. Il la menaçait en lui ordonnant de partir, mais la dragonne ne l’entendait pas de la sorte.
 
— Force-moi, dit-elle sur le même ton.
 
Elle s’apprêtait à le frappe avec sa queue quand elle vit une soudaine lueur qui éclaira ses yeux. Derrière Blackswan, une masse enflammée s’élevait et fonçait droit sur les deux généraux. Ayant tout de même vu l’attaque, il ne fut pas difficile pour la dragonne de rouler sur le côté pour éviter ces soudaines flammes rugissantes qui seraient capable d’engloutir Blackswan. Elle l’espérait en tout cas, car sinon la porte était maintenant libre, le passage en plus facilité par le fait qu’elle l’ait dégondé précédemment.
 
Elle cracha de l’acide en direction de la porte, par prévention, en espérant que, même s’il parvenait à esquiver les flammes et tentait d’aller vers la porte, son élan serait coupé par des os rongés. L’acide à long terme lui enlèverait ses mouvements : c’est ce qu’elle souhaitait, et pour cela, elle devait rester proche de lui.

Mon agressivité ne semblait pas faire faiblir ce qui animait Eostra à m'empêcher de passer . En même temps je ne la connaissais pas pour sa peur mais bien pour la force de caractère qui est le sien et qui lui permet de faire face à bon nombre de situation dangereuse .

Sa provocation ne fut pas entendu par un sourd . La magie qui m'animait enveloppa mon âme pour lui donner ordre . Au lieu d'y résister je m'en servis pour tenter de décocher une droite forte à Eostra pour qu'elle se pousse de mon passage . Je n'avais point prévu qu'elle esquive suite à une attaque qui ne venait pas de moi mais bien de derrière : le commandant Grenaak avait craché une sorte de souffle de cristal qui semblait brûlant à première vue .

Un profond soupir sortie de ma gueule tandis que je sentais mes mouvements se restreindre . L'arrière de mon corps ne pouvait plus se mouvoir , mes ailes étaient elles aussi bloquées . Ainsi seul l'avant de mon corps était libre de bouger bien que cela fut difficile de pouvoir se déplacer avec juste deux pattes avant .

J'observais la porte devant moi fondre dans le même temps causé par l'acide d'Eostra . Puis je me tournais vers le commandant alors que l'avant de mon corps chutait au sol car mes pattes avant qui voulaient avancer , glissèrent sur le sol :

"M'en sortir ? Je le ferais seul même coincé ainsi . Que comptez vous faire maintenant que je ne peux plus me mouvoir pour l'instant ?"

Un certain agacement en mon âme se faisait ressentir , ils m'empêchaient de faire ce que je voulais . Ils se faisaient souffrir plus que nécessaire , du moins pour Eostra , je pense que le Commandant faisait juste cela pour protéger ce qui devait l'être . Je tournais mon regard vide vers Eostra , attendant sa réponse tandis que je sentais quelque chose arriver doucement ...

Je continuais à lui souffler dessus pour continuer de le bloquer, allant plus l'avant de son corps, et laissant juste la tête et le cou libre, séchant l'acide par le feu.

Je finis par regarder Blackswan, alors que tout autour de lui était soit calciné, soit couvert de cristaux plus petits.

"Faire la même chose qu'avec n'importe quel ennemi : Vous mettre aux arrêts. Je ne vous jugerai pas mais on ne peut pas se permettre de vous laisser partir"

Je finis par regarder Eostra, calmement.

C'est terminé. Je vais chercher de l'aide pour le transférer en prison. Sauf si vous avez une objection, n'est-ce pas ?

J'avançais vers la porte, et donc irrémédiablement vers elle, mais j'avais besoin d'une ou deux personnes de plus pour le porter, le cristal n'est pas aussi léger que le papier.

— M'en sortir ? dit le Général de la Foudre Sombre. Je le ferais seul même coincé ainsi. Que comptez-vous faire maintenant que je ne peux plus me mouvoir pour l'instant ?
— Faire la même chose qu'avec n'importe quel ennemi, rétorqua le commandant Grenaak. Vous mettre aux arrêts. Je ne vous jugerai pas mais on ne peut pas se permettre de vous laisser partir.
 
Grenaak ne pouvait pas avoir plus raison, puisqu’une crainte à ce sujet naquit en l’esprit de la dragonne noire. Tandis qu’il consolidait le bloc dans lequel il avait réussi à emprisonner Blackswan, la dragonne comprenait les conséquences de tout ceci. A vrai dire, même s’il était capturé… Cet endroit était devenu dangereux le moment-même où il était entré. Et, aussi dure que puisse être la réalité, le faire prisonnier ne réglerait pas le problème. Au contraire, ça ne pouvait plus être envisageable.  Heureusement, l’adrénaline de ce combat ne lui permettait pas encore de trop réfléchir au pesant émotionnel de ses actes.
 
— C'est terminé. Je vais chercher de l'aide pour le transférer en prison. Sauf si vous avez une objection, n'est-ce pas ?
 
Elle leva la tête, ses yeux rouges luisant légèrement. Il la regardait, et elle le regardait. Il ne comprenait pas les enjeux. Elle lui gronda dessus, et de l’acide coulait déjà de sa gueule.
 
— NON ! hurla-t-elle. ON LE TUE MAINTENANT !
 
Et sans tarder, elle exécuta ses intentions en bondissant vers le cristal. Elle cracha sur la partie qui était visible tout l’acide qu’elle pouvait contenir, des éclaboussures atterrissant sur le cristal et sur le sol alentours, de la fumée suintant à cause de la corrosion du sol, l’acide creusant quelques trous dans la pierre du lieu. Une dizaine de salves liquides et d’orbes composés entièrement de son acide s’étaient dirigées sur le visage de Blackswan. Elle lui rugit dessus, ses yeux brillants plus que jamais, et en un bond, elle tendit une de ses pattes, toutes griffes bien visibles dans le but d’en finir avec une décapitation de ses propres pattes. Oh, oui, elle savait très bien comment retirer la tête d’un corps, et même de celui d’un dragon. Elle s’était entraîné à déchiqueter même çà travers les écailles les plus solides. Tout n’était qu’une petite question de positionnement, et une grande question de force, de puissance accablante dont elle savait tant faire preuve !
 
Elle se recula et « admira » son travail, le souffle rauque et bruyant sortant de sa gueule. Elle ne savait pas si c’était parce qu’elle était épuisée de base ou si c’était à cause de la puissante émotion qui l’avait traversé. Mais maintenant qu’elle pensait pouvoir se calmer, elle avait envie de dormir…

Un doux amusement me traversa , le Commandant Grenaak qui voulait m'arrêter pour éviter que je fuis . Il ne semblait pas effleurer d'une griffe la puissance qui m'habitais depuis peu . La magie du Damné était puissante et me ramènerais quelque soit la situation et je n'allais pas m'en plaindre , il était plus que temps de lui faire face . Notre première entre vue avait été rapide et pleine de négociation futile finalement . J'avais voulu me soulager l'esprit pour au final n'apporter que souffrance à mes proches et à moi même .

Cependant cela m'auras permis de me faire à ma nouvelle forme et me préparer à revenir vers ce monstre qui ne semble pas avoir de faiblesse . Et pourtant la peur ne m'habitais plus .

Perdu de mes pensées , je ne vis pas le Commandant commencer à partir . Ce qui me sortie de ma transe passagère fut le hurlement , enfin plutôt les cris d'Eostra sur le fait qu'elle voulait m'éliminer maintenant . C'était amusant d'un côté , elle voulait tuer un mort . Surement son énervement l'empêchait-elle de réaliser que rien ne pouvait me retirer de mon retour parmi les morts .

Cela étant , elle m'attaqua le visage avec son acide . Sans douleur je supportais l'attaque qui fit disparaître mes globes oculaires . Cependant je pouvais toujours voir , de manière trouble et seulement dans des tons de bleus foncés et de noir mais je pouvais repérer les créatures vivantes dans la salle .

Voyant ainsi , je pus également voir ma tête rouler sur le sol avant de se poser sur son côté gauche . Vivant , j'aurais surement vomis tout ce que j'avais avalé durant la journée et les jours d'avant en voyant un cadavre se vider ainsi de son sang . Je m'adressais à Eostra :

"Tu pensais vraiment que cela suffirait ? La simple vision d'un corps sans sa tête ? Je suis toujours vivant Eostra . "

Malgré que je ne sois pas mort , je sentais bien que mon âme voulait sortir de se corps , cela signifiait que je devais rejoindre le Damné .

"Je te dis au revoir , nous nous reverrons bientôt , préparez vous bien il est fort possible que vous ayez à donner que le combat d'aujourd'hui ."

Ainsi furent mes dernières paroles avant que je laisse mon âme disparaître de mon corps originel pour traverser un monde encore nouveau pour moi .

La notion de puissance chez le Damné me semblait surtout surfaite : Il y a dans la Horde des nécromanciens qui, bien que leur puissance est largement reconnue, ne font pas d'eux des êtres qui ne peuvent pas mourir. La première condition sinequanone est qu'ils ne doivent pas être touchés par une attaque physique ou magique. Et en ce sens, le Damné opérait pour que justement, il soit hors d'atteinte, en envoyant spécifiquement ses sbires tout frais.

Ceci étant dit, Eostra a pris la décision de l'exécuter, elle avait ses raisons même si ça ne lui permettait pas d'être complètement inutile pour le Damné, aussi je pris le temps de cracher des flammes sur le corps, puis la tête, afin d'emprisonner le cadavre. Au moins c'était ça qu'il n'aurait pas.

Mais je ne parlais pas. Je n'avais pas grand chose à dire et la situation était largement à ma portée désormais. J'imagine qu'elle avait besoin d'un moment de calme pour...analyser la situation, comme disent tous les hauts gradés à leurs subalternes. Que dire de toute manière à un moment pareil ?